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La flore des Alpes du Sud

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Espèce protégée


	• Monde, Convention de Washington 1973


	Sérapias d'Hyères

Caractères de la famille


	Herbes vivaces, à tige simple, à racine tuberculeuse ou fibreuse; Feuilles entières, engaînantes ou embrassantes, alternes, parfois subopposées ou réduites à des écailles; Fleurs de toute couleur, munies chacune d'une bractée, disposées en épi ou en grappe terminale, rarement solitaires, hermaphrodites, irrégulières; Périanthe coloré, à tube soudé à l'ovaire, à 6 divisions pétaloïdes, 5 (dont 3 extérieures (sépales)et 2 intérieures (pétales)) occupant le haut de la fleur, la 6e (labelle) presque toujours dirigée en bas, souvent prolongée en éperon, fort différente des autres; 3 étamines, à filets soudés avec le style et formant ensemble une sorte de colonne (gynostème), les 2 latérales stériles réduites à un petit mamelon ou nulles, la moyenne portant l'anthère seule fertile (dans le Cypripedium les 2 latérales sont fertiles et la moyenne pétaloïde stérile); anthère unique et à 2 loges, à pollen formant ordinairement 2 masses (pollinies) compactes ou poudreuses, sessiles ou atténuées en caudicule portant généralement à sa base une glande visqueuse (rétinacle) libre ou soudée à la glande voisine et parfois renfermée dans un repli (bursicule) qui surmonte le stigmate; stigmate en forme de tache visqueuse placée sous l'anthère; ovaire adhérent et infère; Fruit capsulaire, à 1 loge, s'ouvrant en long par 3 valves qui restent adhérentes aux deux bouts, à graines très nombreuses et très petites. Plus de 5000 espèces largement répandues dans les régions tempérées et chaudes de tout le globe. La plupart sont remarquables par la forme et la bizarrerie de leurs fleurs. Sans usages dans nos pays, les bulbes de quelques Orchidées exotiques fournissent le salep, produit composé de fécule et de gomme et employé dans l'alimentation. La vanille appartient aussi à cette famille.

Caractères du genre


	SERAPIAS Sérapias Etymologie : dédié au dieu égyptien Sérapis (dieu des morts et dieu guérisseur). olbia : latin, des îles d'Hyères. 2 tubercules entiers sous les fibres radicales; Feuilles nombreuses, lancéolées-linéaires; Fleurs rouge vineux ou cendré, par 2-10 en épi plus ou moins lâche, à bractées dépassant l'ovaire; Périanthe à divisions conniventes en casque, les 3 extérieures (sépales) soudées inférieurement, les 2 intérieures (pétales) plus petites, dilatées à la base, longuement cuspidées et soudées au sommet avec les externes; labelle sans éperon, muni à la base interne de 1-2 callosités saillantes ou de 2 lamelles, à 3 lobes, les 2 latéraux courts, redressés, en partie recouverts par le casque, le moyen allongé en languette, réfléchi, composé d'un hypochile concave souvent entièrement caché dans le casque et d'un épichile pendant à rabattu en arrière; anthère verticale à loges parallèles, soudée par le dos au gynostème terminé en bec comprimé; masses polliniques compactes, à 2 caudicules distincts, insérés sur un seul rétinacle dans une bursicule; ovaire non contourné. 5 espèces habitant la région méditerranéenne.

Caractères de l'espèce


	Plante : vivace, petite (10-30 cm), pourvue de 3-4 tubercules, les plus jeunes pédonculés; base de la tige et des feuilles souvent maculée de tiretés pourpres; Feuilles : 5-7 feuilles lancéolées, dressées, arquées, longues de 4-10 cm, les 1-3 supérieures bractéiformes; *bractées bien plus courtes que le casque* ou l'égalant parfois, et de même couleur ou plus pourpres que lui; Fleurs : inflorescence courte, sublaxiflore à lâche; 2-4 (-6) fleurs moyennes (19-25 mm); = casque pointu, horizontal, gris lilas pâle, nervuré de violet en dehors, pourpre noirâtre en dedans; = sépales longs de 19-25 mm, larges de 5,5-7,5 mm, longuement coalescents; = pétales un peu plus courts, subulés, la base orbiculaire large de 5,5-7 mm; = labelle long de 20-31 mm, *rouge brique foncé à pourpre noirâtre,* muni, presque jusqu'au sommet de l'épichile, d'une pilosité violacée, dense, et, à la base, d'une callosité pourpre noirâtre, luisante, profondément sillonnée, parfois séparée en 2 callosités contiguës; • hypochile réniforme à obcordiforme, long de 11,5-15 mm, large de 13-21 mm, les lobes latéraux, parfois tronqués, émergeant un peu du casque; • épichile ovale à lancéolé, long de 12-20 mm, large de 6-9,5 mm, convexe, *souvent rabattu en arrière contre l'hypochile,* rarement pendant; = pollinies jaunes à vert foncé. Habitat : en pleine lumière, sur sols secs à humides, acides, souvent siliceux ou sablonneux, dépressions humides des dunes, prairies et garrigues littorales, jusqu'à 200 m. Période : avril-mai. Répartition : endémique cyrno-provençale = Corse, Alpes-Maritimes, Var, Bouches-du-Rhône, Asturies (les mentions respectivement de Corse et des Asturies concernent fort probablement des hybrides occasionnels ou des essaims hybrides). France : rare, très localisée, littoral du Var et des Alpes-Maritimes. Alpes-Maritimes : massifs trachy-andésitique de Biot (Terme blanc) et de Villeneuve-Loubet (Aspres de Redon); alluvions siliceuses périphériques (Plateau de Vaugrenier); Clausones de Valbonnes. Nota : risque de confusion avec Serapias lingua, souvent commun dans les mêmes biotopes (callosité de l'onglet "en grain de café", simple ou prolongée par 2 crêtes fines; *épichile projeté à l'avant ou vertical,* glabrescent, plus clair (rose, pourpre, rouge, parfois ocre)).


	14/04/2003 Alpes-Maritimes : Biot : le Terme Blanc (nord du village) : 180 m.